Derek Jarman – L’impur et la grâce
Peintre, cinéaste, écrivain, militant des droits homosexuels, pionnier de la culture queer et jardinier : l’œuvre de Derek Jarman s’incarne en de nombreuses formes et perspectives, faisant preuve d’une érudition considérable et d’une vitalité toujours renouvelée. Inscrits dans un continuum de pensée, de vie et de création, réalisés à l’époque du conservatisme thatchérien, ses films sont autant d’objets flamboyants qui confrontent les questions esthétiques et les problématiques sociales, chargés d’une force politique demeurant intacte. Le Centre Pompidou propose une rétrospective de ses longs métrages et de nombreux courts en super 8, dont certains inédits, présentant la diversité de son geste, de la fiction à des formes personnelles, diaristiques ou expérimentales. L’artiste, incarnant une figure de l’avant-garde et de l’underground anglais, a travaillé de façon extrêmement collective, entouré d’amis et de collaborateurs de longue date, cette rétrospective se veut ainsi polyphonique : elle est peuplée de la parole de proches, dont Tilda Swinton, de témoins et d’héritiers, qui viennent accompagner de nombreuses séances, tandis que l’artiste et cinéaste Pierre Creton propose un nouveau film court dans le hall du cinéma autour du Prospect Cottage. Parallèlement, la maison d’édition Actes Sud publie la traduction française de l’un des journaux de Derek Jarman, « Modern Nature ».