Synopsis
Suspendue entre beauté et menace, la chorégraphie du Wu-Tang est transfigurée par la cinéaste d’avant-garde américaine Maya Deren (1917-1961) en un mouvement continu dans Meditation on Violence (1948) : le geste martial révèle une tension intérieure qui dépasse l’action elle-même. Cette violence diffuse, rituelle et esthétique, trouve un prolongement dans Hall of Mirrors (1966) du cinéaste underground Warren Sonbert. En réagençant des séquences de films hollywoodiens, en y mêlant des figures issues de la Factory et des espaces réfléchissants, Sonbert compose une boucle où les corps et leurs doubles se perdent, suggérant une violence plus psychique que physique : fragmentation, vertige identitaire d'un sujet confronté à sa propre image. De même dans La Dame de Shanghai d’Orson Welles (1948), la violence circule dans les regards, les reflets, les faux semblants avant d'exploser dans le labyrinthe de miroirs du palais des glace où se déroule la séquence finale du film. Ensemble, les trois films envisagés ensemble forment une interrogation unique sur la manière dont le cinéma transfigure les hantises de la société américaine, en transformant la violence dans une forme de rituel. / Projection précédée des films Meditation on Violence (Maya Deren, 1948, 15 min) et House of Mirrors (Warren Sonbert, 1966, 7 min)